Le 27 mai 2025, l’Assemblée nationale a approuvé par 305 voix contre 199 une loi d’une gravité historique : le projet sur l’« aide à mourir », qui entérine pour la première fois la possibilité de recourir à l’euthanasie ou au suicide assisté en France. Sous couvert de compassion, ce texte institue une rupture civilisationnelle majeure : celle d’une société qui, ne sachant plus accompagner ses malades, choisit de les supprimer.
Le mensonge des mots : une « aide » qui élimine !
La novlangue républicaine a encore frappé. Pour faire passer la pilule, on parle d’« aide à mourir ». On évite évidemment les termes réels : euthanasie, injection mortelle, suppression volontaire d’un patient. Mais les mots ne changent pas la nature des actes. Il s’agit bien ici de provoquer intentionnellement la mort d’un être humain, avec l’aval de l’État.
Le débat est piégé. Qui oserait s’opposer à une loi qui parle de « dignité », de « fraternité », de « soulagement » ? Pourtant, ce projet incarne tout le contraire. Il n’allège pas la souffrance : il fait disparaître celui qui souffre. Il ne guérit pas la solitude : il l’abrège. Il ne renforce pas la dignité humaine : il la conditionne à l’absence de dépendance.
L’aveu d’échec d’une médecine déshumanisée
Comment en est-on arrivé là ? Depuis des décennies, l’hôpital public s’effondre, les soins palliatifs sont marginalisés, les soignants épuisés, les patients abandonnés. La dépendance devient une charge, la maladie une faute, la vieillesse un problème. À la défaillance du soin répond aujourd’hui l’institutionnalisation de la mort.
On pourrait croire à un cynisme de technocrate. Mais il s’agit bien d’une idéologie : celle de l’individualisme absolu, déconnectée de toute solidarité réelle, où la souffrance devient un choix privé et où la mort est présentée comme un ultime acte de liberté. En réalité, cette liberté est un abandon. Une société qui propose la mort à ceux qu’elle ne sait plus accompagner trahit sa propre humanité.
Une loi dangereuse, floue et sans véritables garde-fous
Les promoteurs du texte se veulent rassurants : il y aurait des critères stricts, une collégialité médicale, un contrôle a posteriori. Mais les termes utilisés sont flous : « souffrance insupportable », « affection grave et incurable », « volonté éclairée ». Autant de notions subjectives, manipulables, susceptibles d’évoluer selon les modes et les pressions sociales.
Si une clause de conscience a été prévue pour les soignants (mais pas étendue aux pharmaciens), un délit d’entrave, passible de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, a été institué sur le modèle du délit d’entrave à l’IVG. Les proches ou les associations qui voudraient dissuader une personne à mourir pourraient être pénalement poursuivis à ce titre. Quant à la commission de contrôle, elle interviendra une fois l’acte réalisé. Autrement dit, trop tard. Les garde-fous ne protègent pas : ils donnent bonne conscience.
L’élimination sociale camouflée en compassion
Ce projet touche d’abord les plus vulnérables : les personnes seules, dépendantes, handicapées, désocialisées. Ce ne sont pas les bien-portants qui demanderont la mort, mais ceux qui vivent dans l’oubli et le dénuement. La loi risque d’agir comme une incitation subtile à disparaître pour ne plus peser sur la société.
Et dans ce naufrage moral, Sandrine Rousseau s’est illustrée par une proposition aussi tragique que grotesque : étendre le droit à mourir aux personnes en situation irrégulière. Autrement dit, proposer l’euthanasie aux migrants. Une telle idée aurait fait scandale à l’extrême droite : elle est acclamée à gauche. On croyait l’idéologie rousseauiste déjà absurde. La voilà néo-eugéniste. Faudra-t-il demain un « centre d’accueil et de fin de vie » à Calais ?
Un choix de civilisation : la mort comme solution ou la solidarité comme devoir
Derrière ce projet se cache un choix de société. Accepter l’euthanasie, c’est déclarer que certaines vies ne méritent plus d’être vécues. C’est rompre avec des siècles de médecine, avec la tradition du soin, avec l’idée que la vie humaine a une valeur inconditionnelle. C’est faire passer l’efficacité avant la compassion, le confort social avant la protection des faibles.
Nous, défenseurs de la vie et de la dignité humaine, refusons cette logique de renoncement. Une nation digne de ce nom entoure ses anciens, soigne ses malades, accompagne ses mourants. Elle ne les supprime pas. La mort ne sera jamais un soin. Et l’humanité ne se mesure pas à notre capacité à tuer avec douceur, mais à notre volonté de soigner jusqu’au bout.
Une société qui se substitue à Dieu
Avec cette loi, ce n’est plus Dieu qui est maître de la vie des hommes, mais l’homme qui décide lui-même de sa fin et se substitue ainsi à Dieu.
Le combat contre cette loi n’est pas seulement politique. Il est moral, anthropologique, existentiel. Il engage le visage même de la France que nous voulons transmettre : une France forte, protectrice, enracinée dans la vie !
La loi, pour devenir applicable, doit encore être approuvée par le Sénat. Il est encore temps d’arrêter cette dérive. Nous appelons solennellement les sénateurs à refuser ce projet funeste !