Désigner le nationalisme comme une idéologie de droite, ou plus à droite que le libéralisme réputé de droite parce que défendant la propriété par opposition au socialisme qui serait de gauche parce que collectiviste, est simplificateur et sans objet. Le nationalisme est d’abord une pensée droite, qui recherche la droiture, en ce sens que la pensée nationaliste s’efforce de s’ancrer sur le sol stable du réel, de le serrer au plus près, recherchant la roche dure au lieu de se contenter de quelque sol incertain mais porteur de mirages.
Certains éléments des idéologies de droite paraissent se retrouver dans le nationalisme, comme le respect de la liberté d’entreprendre, du droit de propriété ; mais d’autres éléments réputés de gauche, comme le souci de la solidarité, autre appellation de la nécessaire cohésion communautaire, sont aussi des éléments de la pensée nationaliste.
À cela, rien d’étonnant : le nationalisme les transcende dans la recherche du bien commun national et du renforcement de la puissance de la nation ; il donne un contenu autrement plus riche que celui communément développé par les tenants de ces idéologies. Les notions de droite et de gauche n’ont en effet de sens qu’autant qu’elles sont issues de l’éclatement de la société traditionnelle. La gauche est en effet l’expression dévoyée des carences de la pensée et des sociétés européennes traditionnelles à un moment de leur développement, la droite n’étant ensuite que la continuation toujours plus altérée de cette tradition dans la mesure où elle s’est construite défensivement en réaction à la pensée de gauche.